La CIA et la Guerre Froide Culturelle III

S’en suivit une volée de télégrammes entre le Département d’État et les missions USIA [Agence d’Information des États-Unis] (Berlin, Brême, Düsseldorf, Francfort, Hambourg, Munich, Hanovre, Stuttgart,  Fribourg, Nuremberg, Paris) alors que l’interdiction des livres s’accélérait : ‘Enlevez tous les ouvrages de Sartre des collections de toutes les Amerika Hauser.’ ‘Tous les ouvrages des auteurs suivants doivent être enlevés : Dashiell Hammett, Helen Kay, Gene Weltfish, Langston Hughes, Edwin Seaver, Bernhard Stern, Howard Fast. […] John Abt, J. Julius, Marcus Singer, Nathan Witt. […] W. E. B. Dubois, William Foster, Maksim [sic] Gorki, Trofim Lysenko, John Reed, Agnes Smedley.’ Herman Melville fut harponné, et tous les livres illustrés par Rockwell Kent furent retirés. […]
Le nombre moyen d’ouvrages envoyés vers l’étranger par l’USIA en 1953 plongea de 119.913 à 314. Nombre de livres retirés des bibliothèques avaient été brûlés par les nazis. Condamnés au pilori pour la seconde fois furent La Montagne Magique de Thomas Mann, les Œuvres choisies de Tom Paine, la Théorie de la Relativité d’Albert Einstein, les écrits de Sigmund Freud, Pourquoi Je Suis Devenue Socialiste d’Helen Keller, et Dix Jours qui Ébranlèrent le Monde de John Reed. L’essai de Thoreau De la Désobéissance Civile fut banni par les USA en même temps qu’il fut interdit par la Chine maoïste.  p.193-194

‘…encore aujourd’hui, on accorde aux communistes et sympathisants communistes une certaine respectabilité dans les cercles intellectuels et culturels que l’on n’aurait jamais accordé à un nazi ou un néo-fasciste.’ p.227

…l’absolutisme en politique, qu’il prenne la forme du maccarthysme, d’un anti-communisme libéral, ou du stalinisme, n’était pas une question de gauche ou de droite, il cherchait à ne pas laisser l’Histoire dire la vérité. ‘C’est tellement corrompu, il ne s’en rend même pas compte,’ dit Jason Epstein. ‘Quand ces gens parlent d’une « contre-intelligentsia », ce qu’ils font c’est qu’ils créent un système de valeurs faux et corrompu destiné à soutenir l’idéologie dans laquelle ils sont engagés sur le moment. La seule véritable chose à laquelle ils sont voués c’est le pouvoir, et l’introduction de stratégies tsaristes-stalinistes dans la politique américaine. Ils sont tellement corrompus qu’ils ne s’en rendent probablement pas compte. Ce sont de mesquins apparatchiks menteurs. Des gens qui ne croient en rien, qui sont contre quelque chose, ne devraient pas partir en croisade ou commencer des révolutions.’ p.229

[Président des USA Harry Truman en 1948 après une visite à la National Gallery:] ‘C’est un plaisir d’observer la perfection et ensuite de penser  aux modernes fainéants et insensés. C’est comme comparer Christ et Lénine.’ p.252

Au Congrès [des USA], une campagne fut lancée par un Républicain du Missouri, George Dondero, qui déclara que le modernisme faisait tout simplement partie d’un complot mondial destiné à affaiblir la résolution américaine. ‘Tout art moderne est communiste,’ annonça-t-il… ‘Le cubisme vise à détruire par un désordre arrangé. Le futurisme vise à détruire via le mythe de la machine…Le dadaïsme vise à détruire par le ridicule. L’expressionnisme vise à détruire en copiant le primitif et l’insensé. L’abstractionnisme vise à détruire par la création de brainstorms… Le surréalisme vise à détruire par la négation de la raison.’ p.253

[Tom Braden, CIA, à propos de la Guerre Froide culturelle] ‘…C’est une des raisons pour lesquelles cela devait être fait officieusement ; ça devait être officieux parce que cela aurait été refusé s’il avait fallu organiser un vote démocratique. Afin d’encourager l’ouverture, nous devions opérer en secret.’ Là encore on retrouve ce sublime paradoxe de la stratégie américaine pendant la Guerre Froide culturelle : afin de promouvoir l’acceptation de l’art produit en (et vanté comme l’expression de la) démocratie, le procédé démocratique lui-même devait être contourné. p.257

[Eva Cockroft dans un article de 1974 ‘Expressionnisme Abstrait : Arme de la Guerre Froide’] : ‘Les liens entre la politique de la Guerre Froide culturelle et le succès de l’expressionnisme abstrait ne sont pas une simple coïncidence…En termes de propagande culturelle, les fonctions à la fois de l’appareil culturel de la CIA et les programmes internationaux du MoMA [Musée d’Art Moderne] étaient proches et, en fait, se supportaient mutuellement.’ p.263

En 1948, Lincoln Kirstein, ex-activiste du MoMA, se plaignait dans Harper’s que le musée ‘a fait son boulot presque trop bien’ en se transformant en ‘une académie abstraite moderne’ dont il définissait les principes comme ‘l’improvisation comme méthode, la déformation comme formule, et la peinture…comme un amusement manipulé par des décorateurs d’intérieur et des vendeurs sous pression’. p.265

La CIA et la Guerre Froide Culturelle II

Il fut un temps où le New York des années 1930 fut décrit comme ‘la partie la plus intéressante de l’Union Soviétique’. p.47

En avril [1949], Henry Luce, propriétaire et directeur de rédaction de l’empire Time-Life, supervisa personnellement une double page dans le magazine Life attaquant les dégradations du Kremlin  et de ses ‘dupes’ américaines. Montrant cinquante photos d’identité, l’article était une attaque ad hominem qui préfigurait les listes noires officieuses du sénateur McCarthy. Dorothy Parker, Norman Mailer, Leonard Bernstein, Lillian Hellman, Aaron Copland, Langston Hughes, Clifford Odets, Arthur Miller, Albert Einstein, Charlie Chaplin, Frank Lloyd Wright, Marlon Brando, Henry Wallace – tous furent accusés de fréquenter le communisme. Ceci venait du même magazine Life qui en 1943 avait alloué un numéro entier à l’URSS, affichant Staline sur la couverture, et louant le peuple russe et l’Armée Rouge. p.52

Sous-estimer le rôle du gouvernement britannique dans la fabrication d’une image chaleureuse de Staline durant l’alliance du temps de la guerre revient à ignorer l’une des vérités fondamentales de la Guerre Froide : l’alliance entre le monde libre et la Russie contre les nazis fut le moment où l’histoire elle-même semble avoir conspiré pour former l’illusion que le communisme était un système politique acceptable. Le problème auquel le gouvernement britannique dut faire face après la 2ème GM était de savoir comment démonter les fausses vérités qu’il avait systématiquement construites ou défendues durant les années précédentes. p.58

‘Le public français est largement, et de manière choquante, ignorant de la vie et de la culture américaines,’ écrivit [Sidney] Hook. ‘Son image de l’Amérique est un patchwork d’impressions dérivées de la lecture de romans sur les manifestations et la révolte sociales (Les Raisins de la Colère de Steinbeck est pris pour un compte-rendu fidèle et représentatif), les romans de la dégénérescence américaine (Faulkner) et l’ineptie (Sinclair Lewis), du visionnage de films américains, et de l’exposition à un barrage communiste incessant qui s’infiltre dans la presse non communiste. La rééducation informationnelle du public français me semble être la tâche la plus fondamentale et la plus pressante de la politique démocratique américaine en France, un objectif vers lequel presque rien d’effectif n’a été fait.’

En réalité, ce que [Hook] proposait était l’expurgation des expressions du style de vie américain qu’il jugeait être en conflit avec la ‘politique démocratique’ du gouvernement à l’étranger. C’était une distorsion phénoménale des principes même de la liberté d’expression, irréconciliable avec les prétentions d’une démocratie libérale au nom de laquelle cela était proposé. p.70

Alors qu’il [Irving Brown] soutenait énergétiquement le Congrès [de Berlin sur la Liberté Culturelle – propagande US anti-soviétique], son inclination naturelle était de dépenser l’argent disponible pour financer Force Ouvrière, appuyée par la CIA, dans ses tentatives de casser les syndicats de dockers à Marseille, où les fournitures et l’approvisionnement en armes du plan Marshall faisaient face à un blocus quotidien. p.94

L’objectif dans le soutien des groupes gauchistes [dont la gauche non communiste] n’était pas de les détruire ni même de les dominer, mais plutôt de maintenir une proximité discrète et de surveiller la pensée desdits groupes ; de leur fournir un moyen d’expression qui serve de soupape d’évacuation [à leur colère] ; et, en dernier recours, d’exercer un droit de veto sur leur communication au grand public et éventuellement leurs actions, au cas où ils deviendraient trop ‘radicaux’. p.98

…l’Union Soviétique dépensait plus en propagande culturelle en France seule que les Etats-Unis dans le monde entier. p.115

La liberté culturelle n’était pas donnée. Au cours des 17 années suivantes, la CIA allait pomper des dizaines de millions de $ dans le Congrès pour la Liberté Culturelle et autres projets connexes. Avec un engagement de ce type, la CIA agissait de facto comme le Ministère de la Culture américain. p.129

…sur la période 1963-66, des 700 subventions de plus de 10.000$ données par 164 fondations, au moins 108 incluait un financement partiel ou complet venant de la CIA. p.134-135

Le plan ‘doctrinaire’ ou ‘stratégique’ du PSB [Psychological Strategy Board] fut à l’origine proposé comme un document stratégique appelé PSB D-33/2. Le document lui-même est toujours classifié, mais dans un long mémo interne un officier inquiet du PSB, Charles Burton Marshall, cita librement les passages qui lui causaient le plus de problèmes. ‘Comment un gouvernement [peut-il] interposé avec un vaste système doctrinal de son cru sans prendre la coloration du totalitarisme ?’demanda-t-il. ‘Le document n’en indique aucun. En effet, il accepte l’uniformité comme un substitut pour la diversité. Il postule un système justifiant « un type particulier de croyance et de structure sociales », fournissant « un ensemble de principes pour les aspirations humaines », et embrassant « tous les champs de la pensée humaine » – « tous les champs des intérêts intellectuels, de l’anthropologie et des créations artistiques à la sociologie et la méthodologie scientifique. »’ Marshall (qui allait devenir un fervent opposant au PSB) continua en critiquant l’appel du document à ‘ « une machinerie » destinée à produire des idées représentant « le style de vie américain » sur « une base systématique et scientifique. »’ ‘Il anticipe « une production doctrinale » sous un « mécanisme de coordination, »’ nota Marshall. ‘Il affirme « la priorité [premium] donnée à une action rapide et positive permettant de galvaniser la création et la distribution d’idées »…Il prévoit un « mouvement intellectuel à long terme » comme naissant de cet effort et ayant l’objectif non seulement de contrer le communisme mais en fait de « casser les schémas de pensée doctrinaires mondiaux » fournissant une base intellectuelle aux « doctrines hostiles aux objectifs américains. »’ Sa conclusion était sans appel : ‘C’est aussi totalitaire qu’on peut l’être.’
Marshall avait également un problème avec le fait que le PSB comptait sur ‘« des théories sociales non rationnelles »’ qui mettaient l’accent sur le rôle d’une élite ‘ « d’une manière faisant penser à Pareto, Sorel, Mussolini et autres. »’… ‘Les individus sont relégués au dernier rang,’ Marshall continua. ‘La supposée élite émerge comme étant le seul groupe qui compte. L’élite est définie comme « ce groupe numériquement restreint capable de et intéressé par la manipulation de sujets doctrinaux », les hommes d’idées qui tirent les ficelles intellectuelles « en formant, ou au moins en prédisposant, les attitudes et opinions » de ceux qui, à leur tour, mènent l’opinion publique.’… L’utilisation d’élites locales devait servir à cacher l’origine américaine de cet effort ‘en sorte qu’il paraisse être un développement indigène’. Mais cela n’était pas juste destiné aux étrangers. Bien que le document niait toute intention d’utiliser de propagande à l’encontre des Américains, il s’engageait en faveur d’un programme d’endoctrinement dans les forces armées en injectant les idées justes dans les bandes dessinées des soldats, et en incitant les chapelains à les propager. p.149-150

La CIA et la Guerre Froide Culturelle I

Frances Stonor Saunders

Qui mène la danse ? La CIA et la Guerre froide culturelle (épuisé)

Les individus et institutions subventionnés par la CIA devaient prendre part à une vaste campagne de persuasion, une guerre de propagande dans laquelle ‘propagande’ était défini comme ‘n’importe quel effort ou mouvement organisé pour disséminer de l’information ou une doctrine particulière au moyen d’informations, d’attractions ou arguments spéciaux destinés à influencer les pensées et actions de n’importe quel groupe donné.’ Un élément vital de cet effort était la ‘guerre psychologique’, qui était définie comme ‘l’utilisation planifiée par une nation de la propagande et d’activités autres que le combat et qui communiquent des idées et de l’information destinées à influencer les opinions, les attitudes, les émotions et le comportement de groupes étrangers en sorte que cela aidera à l’accomplissement des objectifs nationaux.’ De plus, le ‘type de propagande le plus efficace’ était défini comme celui grâce auquel ‘le sujet de dirige dans la direction que vous souhaitez pour des raisons qu’il croit être siennes’. p.4

En tant que compositeur, [Nicolas] Nabokov fut assigné à la section musique [de la Division du Contrôle de l’Information, branche de l’US Strategic Bombing Survey en Allemagne en 1945], où on attendait de lui qu’il ‘établisse des armes psychologiques et culturelles efficaces pour détruire le nazisme et promouvoir le désir sincère d’une Allemagne démocratique. Sa tâche fut ‘d’éjecter les nazis de la vie musicale allemande et d’autoriser les musiciens allemands (leur donner le droit d’exercer leur profession) qui croyaient être des Allemands « propres »,’ et de ‘contrôler les programmes des concerts allemands et de faire en sorte qu’ils ne deviennent pas des représentations nationalistes.’ p.13

En plus de Furtwängler, Herbert von Karajan et Elisabeth Schwarzkopf furent tous deux bientôt exonérés par des commissions alliées, en dépit de leur passé douteux. Dans le cas de von Karajan, cela n’était pour ainsi dire pas nié. Il était membre du parti depuis 1933, et n’hésitait jamais à débuter ses concerts avec ce morceau favori des nazi qu’était ‘Horst Wessel Lied’. Ses ennemis l’appelaient ‘SS Colonel von Karajan’. Mais en dépit de son approbation du régime nazi, il fut rapidement remis en place comme chef incontesté du Philharmonique de Berlin, l’orchestre qui dans les années suivant la fin de la guerre fut présenté comme le rempart symbolique du totalitarisme soviétique. p.15

William Donovan, chef du Service de Renseignements US en temps de guerre, prononça un jour une phrase restée célèbre : ‘J’embaucherai Staline si je pensais que cela nous aiderait à vaincre Hitler.’ Dans un retournement de veste trop facile, il était désormais évident que les Allemands ‘devaient devenir nos nouveaux amis, et les Russes-sauveurs l’ennemi’. Pour Arthur Miller, ceci était ‘une chose ignoble. Il m’a semblé dans les années qui suivirent que ce changement radical, ôter les étiquettes Bien et Mal à une nation pour les coller à une autre, contribua à éroder la notion même d’un monde ne serait-ce que théoriquement moral. Si l’ami du mois passé pouvait si rapidement devenir l’ennemi de ce mois-ci, quelle profondeur de réalité le bien et le mal pouvaient-ils avoir ? Le nihilisme – encore pire, l’amusement fatigué – envers le concept même d’un impératif moral, qui allait devenir le signe de la culture internationale, naquit au cours de ses huit à dix années de réalignement suite à la mort d’Hitler.’ p.16

La promotion d’artistes noirs allait devenir une priorité urgente pour les soldats Américains de la Guerre Froide. p.20

En accord avec les universitaires, auteurs et directeurs de pièces américains, un vaste programme théâtral fut lancé. Des pièces de Lillian Hellman, Eugene O’Neill, Thornton Wilder, Tennessee Williams, William Saroyan, Clifford Odets et John Steinbeck furent présentées à un public enthousiaste, amassé dans des théâtres glacés où des stalactites menaçantes pendaient des plafonds. Suivant le principe de Schiller d’un théâtre comme ‘moralische Anstalt’ [institution morale], selon lequel les hommes peuvent assister à la représentation des principes de base de la vie, les autorités américaines établirent une liste des leçons morales souhaitables. Ainsi, sous la rubrique ‘Liberté et Démocratie’ vinrent Peer Gynt d’Ibsen, Le Disciple du Diable de Shaw, et Abe Lincoln dans l’Illinois de Robert Sherwood. ‘Le Pouvoir de la Foi’ se trouvait exprimé dans les drames de Faust, Goethe, Strindberg, Shaw. ‘L’Égalité de l’Homme’ était le message à tirer de Lower Depths de Maxim Gorki et du Médée de Franz Grillparzer. Sous la rubrique ‘Guerre et Paix’ on trouvait Lysistrate d’Aristophane, La Fin du Voyage de R. C. Sherriff, Skin of our Teeth de Thornton Wilder, et A Bell for Adano de John Hersey. ‘Corruption et Justice’ était le thème d’Hamlet, de Revisor de Gogol, du Mariage de Figaro de Beaumarchais, et de l’œuvre d’Ibsen en général. Cela continuait avec ‘Le Crime Ne Paie Pas’, ‘La Morale, les Goûts et les Manières’, ‘La Poursuite du Bonheur’, jusqu’à ‘L’Exposition au Nazisme’. Furent jugées inappropriées ‘pour l’état mental et psychologique présent des Allemands, toutes les pièces acceptant la maîtrise aveugle du destin qui mène à une inévitable destruction et autodestruction, comme les classiques grecs.’ Furent également placés sur la liste noire Jules César et Coriolan [de Shakespeare] (‘glorification de dictateurs’) ; Prinz von Homburg et Kleist (‘chauvinisme’) ; Living Corpse de Tolstoï (‘une critique juste de la société mène à des fins antisociales’) ; toutes les pièces de Hamsun (‘de l’idéologie nazie pure et simple’), et toutes les pièces par qui que ce soit d’autre qui ‘[ont servi] le nazisme’.

Ayant en tête l’injonction de Disraeli selon laquelle ‘un livre peut être aussi terrible qu’une bataille’, un vaste programme de livres fut lancé, destiné en priorité à ‘projeter la version Américaine [de l’histoire] au lecteur allemand de la manière la plus efficace possible’. Avec l’aide de maisons d’éditions commerciales, le gouvernement d’occupation assura l’approvisionnement permanent de ‘livres génériques’ jugés ‘plus acceptables que les publications du gouvernement, parce qu’ils n’ont pas le relent de la propagande’. p.21-22

‘Il y a deux célèbres « derniers mots »,’ Bohlen aimait à dire. ‘Le premier est « l’alcool ne me fait aucun effet » ; et l’autre est « Je comprends les Russes. »’ p.36

Lloyd Mallan’s Russia and the Big Red Lie

D’un, l’Union Soviétique ne préparait même pas des hommes à des vols spatiaux, le programme de vol spatial soviétique en était à un stade rudimentaire; de deux, les rumeurs, les mauvaises informations et les distorsions de faits étaient publiées parmi les journaux communistes puis reprises par les journalistes du Monde Libre pour être publiée comme étant des exemples légitimes du « leadership » de la Russie dans la « course à l’espace. » p. 43

La Russie que nous pensons voir depuis le côté du Monde Libre du Rideau de Fer – l’imposante et arrogante nation qui nous intimide et effraie chaque jour à l’aide de menaces et fanfaronnades – n’est rien de plus qu’une façade. Derrière ce front se cache nerveusement une nation de troisième rang qui n’aurait pas plus de chance en cas de conflit avec l’ouest qu’un lapin contre des loups. La principale défense de cette nation de troisième rang, sa principale arme pour la conquête du monde, est le mensonge. Certaines parties du mensonge, bien évidemment, sont insensées – comme par exemple la revendication par la Russie de l’invention de l’avion, du télégraphe, du bateau à vapeur, et même de la bicyclette. p. 108

Pourtant, ce que j’ai vu quand j’étais en Russie était une armée de l’air largement composée d’avions que les USA considéraient comme inadéquates pour la guerre moderne dès 1949. Nombre de ses avions et composants sont des copies de modèles américains antérieurs. Elle manque des systèmes américains de navigation et de visée de grande précision. Elle montre peu d’imagination, peu d’élaboration en termes d’ingénierie, une faible maîtrise des principes et techniques avancés, scientifiques, du militaire aérien. Elle est en retard d’au moins 15 ans sur l’armée de l’air US en termes d’efficacité de combat. p. 110-111

(Incidemment, le principal responsable du développement du Badger [avion] n’était pas le russe Tupolev, dont il porte le nom, mais un Allemand « invité » en Russie après la 2ème GM, Bruno C. Baade.) p. 120

Quand j’ai plus tard examiné les photos [de la cabine de l’avion IL-18], j’ai été frappé par quelque chose de bizarre: il n’y avait pas un seul écran radar en vue! La situation était claire: le magnifique nez radôme des quatre Ilyushin 18…était bidon! p. 121

Les Russes n’avaient pas de système IFF (Identification Friend or Foe [Ami ou Ennemi]). Un signal spécifique émis par les avions permet de les identifier comme amis ou ennemis, à la fois pour les contrôleurs aériens et pour les pilotes d’avions intercepteurs. Avec un IFF, il n’y aurait pas besoin de déployer des jets afin de s’assurer que l’avion est bien un des vôtres. p. 122

Les Russes n’ont rien de comparable à notre DEW (Distant Early Warning – Système de Veille Lointaine). En dépit des fanfaronnades du Kremlin concernant la forteresse Russie, il n’y a rien qui surveille le ciel soviétique en dehors de radars de base, démodés, ainsi que l’œil humain. p. 123

 

La Fabrication de l’URSS par les USA grâce au Lend Lease – Major Racey Jordan III

Suite des billets précédents numéro I et numéro II.

p. 109 Charité

En 1942 ils reçurent $10.457.417.

En 1943 ce fut $19.089.139.

En 1944 le total était de $25.479.722.

En 1945 ce fut $33.674.825.

Le total de cette aumône en 4 ans: $88.701.103

[…]

Parmi les nombreuses choses que j’ai trouvées dans les valises noires à Great Falls étaient les plans des principales usines du pays. J’ai ouvert une valise, pour donner un exemple, et ai trouvé les plans complets de l’usine General Electric à East Lynn, Massachussetts.

Je me suis renseigné depuis sur cette usine et ai appris qu’elle se trouve sous surveillance constante, étant donné que c’est là-bas que nos nouveaux turbo chargeurs pour avions sont fabriqués. Des gardes armés s’assurent que les Américains n’y entrent pas – mais tous les plans ont été envoyés à notre ennemi le plus dangereux avant même que l’usine soit construite ! Nous avons également trouvé des plans pour l’Electric Board Corp., de Groton, Connecticut, où nos nouveaux sous-marins atomiques sont construits.

p. 110 L’Union Soviétique a refusé de donner une seule de ses patentes depuis 1927. Mais notre Bureau des Patentes a été grand ouvert à une équipe d’experts techniques de l’Amtorg Trading Corporation. Ils travaillaient à plein temps et passaient leurs jours et survoler les dossiers pour choisir ceux qu’ils voulaient. Les documents étaient fournis par le Bureau des Patentes lui-même. Plus tard la tâche a été confiée à une autre agence du gouvernement soviétique, la Maison d’Édition des Quatre Continents [Four Continent Book Company], qui abandonna le procédé de sélection des dossiers et prit carrément tout ce qu’elle trouvait. Les photostats furent payés par des chèques réguliers, entre 1.000$ et 4.000$ chacun [à 0,5$ la patente].

Le Comité de la Chambre sur les Activités Anti-Américaines déclara en 1949 que le nombre de patentes acquises « allait dans les milliers. » Il déclara également que :

« Les officiels russes ont réussi à récolter un grand nombre de nos inventions industrielles et militaires à travers le Bureau des Patentes du gouvernement. Cela s’est fait en plein jour et avec notre permission. »

Parmi les copies de patentes fournies à la Russie, le comité lista : instruments de visée pour bombes, tanks militaires, avions, appareils de navigation, équipement de largage de bombes, hélicoptères, démineurs, munitions, armures pare-balles.

…John Marzall, Commissaire des Patentes, ordonna la fin de cette pratique le 13 décembre 1949.

p. 110-111 Un autre chargement « diplomatique » qui arriva à Great Falls fut un avion plein à craquer de films. Le Colonel Stanislav Shumovsky, le Russe en charge, essaya de m’empêcher d’inspecter le chargement en agitant devant ma figure une lettre du Département d’État. Je lui dis que cette lettre ne s’appliquait pas à moi. C’était une lettre l’autorisant à visiter toutes les usines d’accès limité, et d’y faire des films des machines et des procédés de fabrication. J’ai jeté un coup d’œil à une demi-douzaine des centaines de boîtes contenant ces films. Cet avion à lui seul transportait vers la Russie une quantité phénoménale du savoir-faire technique américain.

p. 113 Quand Harry Hopkins se tint sur Madison Square Gardens le 22 juin 1942, et déclara au peuple russe : « Nous sommes déterminés à ce que rien ne nous empêche de partager avec vous tout ce que nous avons, » il savait exactement comment il allait y parvenir. C’était à travers le Lend Lease, sur lequel il avait un contrôle tout-puissant, que personne ne pouvait l’empêcher de partager avec les russes tout ce que nous avions.

[Suit la liste établie par les Russes et copiée par le Major Jordan de tout ce qui fut fourni à l’URSS par les USA à travers du Lend Lease et Harry Hopkins. Cette liste – qui fait 50 pages ! – n’existe dans aucun archive américaine. Voilà la première page concernant tout les matériaux ayant trait à l’atome:

LL 01

Les quantitées indiquées sont en ‘pounds’ [diviser par 2 en gros pour les avoir en kg], « n.e.s. signifie ‘non spécifiquement indiqué’.]

p. 138 Lors de notre discussion d’adieu, le Colonel Kotikov mentionna « l’avion argent » qui s’était écrasé en Sibérie et avait été remplacé. Je lui demandai ce qu’il voulait dire par « avion argent. » Il expliqua que le Trésor américain envoyait les plaques gravées et d’autres matériels à la Russie, afin qu’ils puissent imprimer les mêmes billets de la monnaie d’occupation pour les Allemands que les Américains.

J’étais sûr qu’il se trompait. J’étais certain qu’à aucun moment dans l’histoire nous n’avions laissé sortir du pays des plaques gravées destinées à l’impression de monnaie. Comment aurait-on pu contrôler leur utilisation ? « Colonel, » dis-je, « vous voulez dire que nous avons imprimé des billets de l’argent d’occupation allemand pour la Russie et vous les avons envoyés. » « Non, non, » répondit-il. Il insista sur le fait que des plaques, des encres colorées, du vernis, du papier – ceci et d’autres équipements étaient passés par Great Falls en mai en deux envois de cinq C-47 chacun. Les livraisons avaient été arrangées au plus haut niveau à Washington, et les avions avaient été chargés au National Airport.

p. 139 La somme d’argent que nous avons perdue en échangeant les marks que les russes imprimaient à tour de bras, sans rendre de compte à personne, semble avoir été de 250.000.000$ ! Ce n’est qu’en septembre 1946 que nous avons mis fin au siphonnage de notre Trésor en refusant l’échange supplémentaire de marks. A ce moment-là, les plaques avaient été entre les mains des Russes pendant deux ans.

p. 152 Une facture de 18.102,84 $ fut présentée à l’Ambassade Soviétique pour couvrir les coûts des plaques gravées et des divers matériaux pour les trois livraisons de 1944. La facture fut ignorée et reste impayée à ce jour.

p. 156-157 En mai 1949, l’information selon laquelle une fraction d’un peu plus de 30 g d’U-235  avait été perdue ou volée au Laboratoire Argonne agita le pays pendant plus d’un mois. Les gros titres crièrent au scandale et le Congrès ragea.

Ma réaction propre fut l’indignation. Au regard de la quantité infime considérée, une réaction si viscérale semblait absurde et fausse. Que pesaient 30 g d’U-235 comparés aux centaines de kilos qui étaient passés par Great Falls ? Et pourquoi s’offusquer de l’espionnage soviétique quand Washington elle-même avait livrée à l’Union Soviétique un chargement de 190,5 kg et un autre d’une demi-tonne ?

[…]

Les 664,5 kg de produits chimiques d’uranium fournis par le Lend Lease à l’Union Soviétique renfermaient un potentiel de pas seulement 30 g d’U-235 mais 2,8 kg.

p. 167 Colonel Gardner : Chaque fois que les Russes n’étaient pas satisfaits de comment les choses allaient – autant dire fréquemment – ils téléphonaient à leur Ambassade à Washington qui à son tour contactait Harry Hopkins. Toutes les difficultés étaient alors instantanément dissipées.

—–

Conclusion: voilà un résumé de la politique US à long terme vis-à-vis de l’URSS initiée pendant la 2ème GM:

Sin_City

La Guerre Froide fut une fantastique opération de propagande. La course aux armements, à l’espace, etc., était pensée en haut lieu et exécuté par les intermédiaires pour faire peur au peuple et soutirer de l’argent pour financer les différents programmes.

Comme le montrera plus tard Antony Sutton, c’était bien évidemment voulu et organisé depuis le sommet…de la pyramide.

La Fabrication de l’URSS par les USA grâce au Lend Lease – Major Racey Jordan II

Suite du billet précédent.

p. 100-101

Armement

1. Avions et pièces détachées $1.652.236.000

2. Véhicules motorisés et pièces détachées $1.410.616.000

3. Matériel de guerre et munitions  $ 814.493.000

4. Tanks et pièces détachées $ 478.398.000

5. Navires * $ 295.839.000

_____________

TOTAL $4.651.582.000

 

En plus d’une marine marchande, nous avons donné aux Russes 581 navires.

Bien qu’ils aient été d’accord pour rendre tous les bateaux à la fin de la guerre, ils sont toujours en possession de la plupart d’entre eux.

Parmi ceux qui ont été rendus : le croiseur léger Milwaukee équipé de radar, 4 frégates, deux brise-glace endommagés.

La liste originale comprenait : 77 démineurs, 105 bâtiments de débarquement, 103 chasseurs de sous-marins, 28 frégates, 202 contre-torpilleurs, 4 docs flottants, 4 barges de 250 tonnes, 3 brise-glace, 15 remorqueurs, et le croiseur léger.

 

Non Armement

Produits du Pétrole – $111.075.000

Produits Agricoles – $1.674.586.000

Produits et Matériels Industriels – $3.040.423.000

_____________

TOTAL $4.826.084.000

 

p. 102-103

Il reste le chiffre le plus important de tous, $3.040.423.000. On s’aperçoit qu’un tiers des 9,5 milliards de dollars du Lend Lease à la Russie se trouve sous la désignation « Produits et Matériels Industriels. »

C’est cette catégorie qui regroupe une multitude de péchés, couvrant toute la gamme, des secrets militaires tel que l’uranium et les autres composants de la bombe atomique, jusqu’au parc d’attraction de Moscou qui, comme je le montrerai, a été payé par le Lend Lease.

[…]

Étuis à cigarettes

Disques vinyles

Équipements du foyer

Rouges à lèvres, parfums

Matériel de pêche

Poupées

Coffres de banque

Poudriers pour femmes

Partitions musicales

Équipements de terrain de jeu

Et pourtant ce sont des choses que nous avons envoyé à la Russie par le Lend Lease, comme je vais le montrer en détail bientôt. Et pour mentionner en passant d’autres objets fantastiques, nous avons aussi envoyé des pianos et divers instruments de musique, des calendriers, 13.328 dentiers, des brosses à dents, bien sûr, des bijoux féminins, etc…Pourtant la loi autorisant le Lend Lease excluait spécifiquement « les biens fournis dans le cadre d’une aide ou d’une réhabilitation. »

p. 104 Les Russes révélèrent que dans le cadre du Lend Lease ils reçurent tout un tas de fournitures qui ne peuvent être trouvées dans aucune archive gouvernementale.

p. 106-107 Juste après Pearl Harbor, la Marine avait besoin de réparer ses navires endommagés et passa une commande de première priorité pour des fils en cuivre convenant à des navires de guerre. Mais la Marine ne bénéficiait pas d’une priorité suffisamment élevée pour s’assurer la livraison des fils dont elle avait besoin, car une commande russe pour des fils de cuivre avait une priorité encore plus élevée.

La Fabrication de l’URSS par les USA grâce au Lend Lease – Major Racey Jordan I

From Major Jordans Diaries – The Truth About the US and USSR

Le Major Jordan fut responsable du programme Lend Lease (ou Prêt Bail), un programme destiné à armer l’URSS entre 1941 et 1945 afin de lutter contre l’Allemagne. D’abord basé à Newark, puis transféré à Great Falls dans le Montana, le Major Jordan supervisa le ‘pipeline,’ soit la noria aérienne qui alimenta l’URSS depuis les USA en passant par la Sibérie. Très vite, cependant, il se rendit compte que le Lend Lease était utilisé pour bien d’autres choses que de l’armement pur et simple, et ceci avec la bénédiction du chef du programme et alors deuxième homme le plus puissant des Etats-Unis: Harry Hopkins.

Le livre commence bien : dans le premier chapitre, le Major Jordan explique comment son homologue russe, le Colonel Kotikov, fit fermer l’aéroport de Newark à l’aviation civile après qu’un pilote eut légèrement endommagé un avion fraîchement donné à l’URSS (et payé par les contribuables américains) par le Lend Lease!

De l’uranium aux pianos, et des patentes axu secrets militaires en passant par la vodka (oui, même la vodka), rien n’était hors de portée des russes. Cet ouvrage est le précurseur du point de vue gouvernemental des travaux de Sutton de 1917 à 1965 sur les entreprises privées.

p. 6 « Nous sommes déterminés à ce que rien ne nous empêche de partager avec vous tout ce que nous avons… »

Harry Hopkins, au rassemblement pour l’aide russe,

Madison Square Garden, Juin 1942

 

p. 30 Le Colonel Gardner arrangea mon transfert de Newark à Gret Falls [Montana]. Mes ordres me désignaient comme “Représentant des Nations Unies.” Peu de gens réalisent que bien que l’ONU n’ait pas été établie à San Francisco avant septembre 1945, le nom “Nations Unies” était utilisé par l’organisation du Lend Lease dès 1942, comme dans mes ordres originaux à Newark.

p. 32 Le président a décrété que « les avions soient livrés en accord avec les programmes prévus par le protocole de la manière la plus expéditive. » Afin de mettre en œuvre ces directives, la modification, l’équipement et le mouvement des avions russes ont reçu la première priorité, devant même les avions de l’US Air Force…

p. 66 Et pourtant les Russes avec qui je travaillais côte à côte à Great Falls connaissaient la bombe A au moins dès mars 1943, et le Général Groves avait raison de ne pas faire confiance aux Russes en octobre 1942 ! Comme l’Américain moyen, j’ai eu la connaissance de la bombe atomique pour la première fois après l’annonce d’Hiroshima, le 6 août 1945 par le président Truman.

p. 75 Ce n’est qu’à la fin de 1949 qu’il a été prouvé définitivement, par des archives irréprochables, que durant la guerre des agences fédérales livrèrent à la Russie au moins trois envois de produits chimiques d’uranium, pour un total de 664,5 kg. Une livraison d’un kilo d’uranium métal, à un moment où le stock total américain était de 2 kg, a également été confirmée.

p. 77 à 79 Après une recherche approfondie, les factures de cargo et d’avions apportèrent la preuve incontestable que 15 boîtes de produits chimiques d’uranium furent livrées à Great Falls le 9 juin 1943, et furent expédiées en suivant par un avion du Lend Lease à l’Union Soviétique.

[…] L’histoire dans l’histoire est comme suit : le 1er février 1943 Hermann H. Rosenberg de Chematar Inc. New York, reçut la première requête pour de l’uranium à jamais atteindre son bureau. Le demandant était la Commission Soviétique d’Achat qui souhaitait 100 kg d’oxyde d’uranium, 100 kg de nitrate d’uranium, et 11 kg d’uranium métal. A cette date-là Oak Ridge [usine créée dans le cadre du Projet Manhattan et spécialisée dans le nucléaire] était en construction, mais n’allait pas entrer en service avant un an.

[…] L’uranium métal n’était pas disponible. Le 23 mars, à la demande de Rosenberg, la S. W. Shuttuck Chemical Co. de Denver envoya quatre caisses, d’un poids total de 313,4 kg, au Colonel Kotikov à Great Falls.  La lettre de connaissement des chemins de fer de Burlington décrivit le contenu comme étant simplement des « produits chimiques, » mais elle était accompagnée d’une lettre de Rosenberg à Kotikov désignant le contenu comme étant 100 kg de nitrate d’uranium et 90 (pas 100) kg d’oxyde d’uranium. Comme c’était une transaction Lend Lease, payée par des fonds américains, aucune licence d’exportation n’était nécessaire.

p. 82 Il déclara qu’il était impossible aux Russes de mettre la main sur des produits d’uranium dans ce pays « sans le soutien des autorités US d’une manière ou d’une autre. »

p. 87 Les archives prouvent que le 23 août 1943, Hermann Rosenberg de Chematar reçut une demande de la Commission Soviétique d’Achat d’1 kg d’oxyde de deutérium [eau lourde]. L’objectif déclaré était « pour la recherche. »

Le fournisseur trouvé fut Stuart Oxygen Co. de San Francisco, qui envoya la marchandise le 30 octobre, par train express, au bureau de Chematar à New York. Rosenberg fit suivre l’envoi à la Commission d’Achat à Washington, qui l’expédia le 29 novembre par la voie du Pipeline [le Lend Lease] à Rasnoimport, URSS, Moscou U-1, Ruybshova-22.

L’exportation d’eau lourde à l’URSS fut approuvée par un certificat de libération, n° 366, daté du 15 novembre, portant la signature de William C. Moore, Division des Fournitures Soviétiques, Bureau de l’Administration du Lend Lease.

p. 91 J’appris pour la première fois qu’une pile au plutonium consiste en d’immenses blocs de graphite, entourés par d’épais murs de béton, et une structure en nid d’abeilles de tubes en aluminium. Il était rapporté que dans ces tubes sont insérées des cartouches d’uranium naturel, contenant 1% d’U-235. L’intensité de l’opération était régulée au moyen de tiges en cadmium.

Graphite, cadmium, tubes en aluminium – où avais-je déjà vu ces mots ? Dans les chiffres du Lend Lease russe que j’avais ajoutés au Journal de Jordan. En revenant sur ces pages, je découvris que sur la période de quatre ans de 1942 à 1945, nous avons fourni à l’Union Soviétique 3.692 tonnes de graphite naturel, 417 tonnes de cadmium métal ainsi que des tubes désignés comme « tubes en aluminium » pour 6.883 tonnes.

p. 92 Mais le thorium, qui est relativement abondant, devrait, selon les physiciens, rivaliser avec l’uranium un jour, voire même le remplacer en tant que source d’énergie atomique.

Lloyd Mallan – Le Programme Spatial Soviétique Bidon en Images IV

Lloyd Mallan’s « Russia’s Space Hoax ». Voir aussi partie I, partie II, partie III.

L’aveuglement de Mallan est dû au fait que la propagande américaine a toujours été plus subtile et mieux faite que la grossière propagande soviétique. Mallan n’a pas réalisé qu’un écart technologique entre une nation qui pourrait envoyer des hommes dans l’espace et une autre qui ferait semblant de faire la même chose serait phénoménalement gigantesque, à peu près aussi gigantesque que l’écart technologique entre les programmes spatiaux de l’URSS et celui de l’Érythrée. Les Etats-Unis n’étaient pas si en avance qu’ils puissent eux réussir là où les russes devaient faire semblant, c’est pour cela que Mallan a dénoncé le programme russe sans se rendre compte que ses arguments pouvaient s’appliquer à son propre pays.

Il dénonce par exemple le manque de transparence avéré des « rouges, » mais ne réalise pas que la même chose existait aux USA: il n’y a pas eu de vérification indépendantes des transmissions des missions Apollo par exemple, tout passait par la NASA via un centre de commande sur la côté est.

Comme écrit précédemment, ça arrangeait les USA de laisser une longueur d’avance aux russes car cela leur permettait de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Mais les scènes filmées en piscine et dénoncées par Mallan ont toujours cours aujourd’hui, c’est comme ça que l’ISS et les « sorties spatiales » sont simulées.

C’est pour cela que ni le gouvernement ni les médias ne se sont emparés des révélations de Mallan: cela aurait fait germer des doutes quant au propre programme spatial américain. Les mêmes questions posées face aux inconsistances de Leonov, Gagarin et autres auraient pu s’appliquer à White, Grissom et autres, et surtout à Armstrong, Aldrin, et Collins puis les suivants pour les missions « lunaires » Apollo entre 1969 et 1972, soit à peine 3 à 6 ans après les révélations de Mallan. Ainsi, les autorités ont joué le jeu de la soi-disant course à l’espace, tout comme la soi-disant course aux armements: cela permettait de faire peur aux gens (et un citoyen apeuré est un votant fidèle) et de siphonner de l’argent dans des projets gargantuesques mais complètement inexistants.

Pour ne rien dire du fabuleux bond technologique entre le premier voyage dans l’espace, Gagarine en 1961, la première sortie dans l’espace, Leonov 1965, et le premier alunissage, AA&C Apollo 11 en 1969. Rien que cela aurait dû mettre la puce à l’oreille aux observateurs objectifs et doués de raison!

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